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24 novembre 2016

Poirier : Le Rouge Et Noir, Une Victoire Pour Ottawa

GATINEAU – Nous y voilà! Ce n’est plus qu’une question de jours avant que la coupe Grey ne se retrouve dans les mains de la meilleure équipe de football au pays.

Et, comme en 2015, le ROUGE et NOIR d’Ottawa représentera l’Est dans un affrontement qui prend déjà des allures de véritable duel opposant David contre Goliath. Mais, cette fois-ci, le géant dans cette histoire est représenté par les Stampeders de Calgary.

Il y a plusieurs angles sous lesquels nous pouvons analyser cette rencontre du point de vue d’Ottawa. Henry Burris contre son ancienne formation. Une troisième présence en finale pour le vétéran quart en quatre ans. La chance de remporter le précieux trophée 40 ans après le dernier triomphe des Rough Riders d’Ottawa en 1976.

Nous pouvons également nous pencher sur la domination des Stampeders durant la saison régulière. Sur comment cette formation affichait un visage presque parfait sur le terrain dans tous les aspects du jeu. Bo Levi Mitchell peut-il déjà être considéré parmi les grands quarts de la LCF?

Mais ce n’est pas de ça que je veux vous parler. C’est plutôt d’histoire. Sur comment cette deuxième présence en grande finale est importante pour Ottawa.

Jamais deux sans trois

Les amateurs de la LCF le savent déjà. L’histoire de ce beau sport dans la capitale nationale a été marquée d’épisodes tumultueux.

D’abord les Rough Riders ont connu de beaux jours du milieu des années 1950, jusqu’à la fin des années 1970. Ensuite, ce fut la grande noirceur alors Ottawa n’a jamais été en mesure de remporter un match lors des éliminatoires entre 1983 et 1996, année où l’organisation a cessé ses activités, laissant du même coup des milliers partisans orphelins.

Il y a bien eu une lueur d’espoir avec le retour des Renegades en 2002. Mais encore là, les réjouissances furent de courtes durées. La santé financière de l’équipe était précaire, les performances sur le terrain n’étaient pas convaincantes et le stade Frank-Clair tombait littéralement en morceaux. La formation fut dissoute en 2006. Quatre petites saisons, aucune présence dans les éliminatoires.

Il faut donc comprendre que l’amateur de football ottavien n’était pas le plus optimiste quand la Ligue a annoncé le retour d’une concession dans la capitale.

La naissance d’une identité

C’est ce qui nous amène à la naissance du ROUGE et NOIR. Une équipe ayant pratiquement les mêmes couleurs que les deux précédentes, évoluant dans un stade Frank-Clair complètement rénové, devenu la Place TD.

Rapidement, cette formation s’est taillé une place de choix dans le cœur des amateurs de football d’Ottawa et de Gatineau. Que ce soit par son « R » sur son casque rappelant les défunts Rough Riders, ou par sa mise en marché visant à rendre hommage au passé forestier de la région.

Dès les premiers jours, les partisans n’ont pas eu peur d’afficher leurs couleurs, même si l’équipe n’avait pas encore disputé un seul essai dans la LCF.

Malgré tout, son succès ne serait évalué que sur une facette : les performances sur le terrain.

Et après une première année difficile, mais prévisible, de seulement deux victoires, le ROUGE et NOIR se retrouve pour une deuxième année de suite en grande finale, à sa troisième saison d’existence.

Comme vous pouvez le constater, les amateurs de football de la région d’Ottawa ont eu plus de raisons d’être déçus que de se réjouir depuis vingt ans. C’est donc dire à quel point la présence du ROUGE et NOIR à la Coupe Grey, encore cette année, représente beaucoup pour leurs partisans.

On me demande beaucoup depuis dimanche si Ottawa a une chance de l’emporter contre Calgary. Pas besoin de le cacher, ce sera très difficile. Mais un vieux proverbe dans le monde du sport dit que l’on apprend plus dans la défaite que dans la victoire. Et le ROUGE et NOIR l’a appris à la dure il y a un an à Winnipeg.

Depuis son retour en 2014, le ROUGE et NOIR gagne déjà dans le cœur de ses fidèles partisans, la bruyante RNation. Il gagne aux guichets en remplissant au maximum de sa capacité son stade lors de chaque match. Il gagne même auprès des plus sceptiques, qui ne croyaient pas à la viabilité du football dans la capitale.

Maintenant, ne lui reste plus qu’à gagner sur le terrain dimanche prochain à Toronto pour envoyer un message clair qu’Ottawa est bel et bien de retour, et là pour y rester.