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24 novembre 2016

Le Chemin De La RÉdemption De Pruneau Le MÈne Au Match De Dimanche

« Probablement la plus grande déception de ma vie », a confié Pruneau, mercredi, à la suite du premier entraînement du ROUGE et NOIR d’Ottawa en vue de la 104e Coupe Grey, présentée par Shaw.

Il parlait du match de la Coupe Grey de l’an dernier, au cours duquel le ROUGE et NOIR s’est incliné aux mains des Eskimos d’Edmonton par la marque de 26-20. Pruneau était peu bavard dans le vestiaire d’Ottawa à la suite de ce revers, la défaite étant encore trop difficile à digérer. Il se souvient encore très bien de cette partie, même si elle a été jouée il y a près d’un an, et malgré les autres déceptions qu’il a vécues en 2016.

Mais Pruneau à soif de victoire. « Nous sommes passés si proche », a-t-il mentionné en secouant la tête.

Pruneau était partant à la position de secondeur du côté large lors de ce match de la Coupe Grey, un poste qu’il occupait pratiquement depuis ses débuts au sein de la formation ottavienne, en 2014. Il sera à nouveau partant cette année, mais cette fois-ci à la position de maraudeur, Pruneau ayant eu besoin de refaire sa place au sein de la formation partante après quelques revers à la mi-saison.

En juillet, Pruneau semblait réellement établi en tant que l’un des meilleurs secondeurs du côté large du circuit. Un mois plus tard, cependant, il était rétrogradé à un poste de substitut, effectuant quelques rotations en défense et jouant avant tout au sein des unités spéciales.

Le 13 juillet, Pruneau a connu un grand match en tant que secondeur pour le ROUGE et NOIR, lors d’une victoire à Toronto. Il était partout sur le terrain, avec quatre plaqués défensifs, un autre sur les unités spéciales, et un sac. De plus, il avait effectué une sensationnelle interception aux dépens de Ricky Ray, dans la zone des buts, mais celle-ci avait été annulée puisque l’un de ses coéquipiers avait écopé d’une pénalité d’obstruction contre le receveur, quelque 40 verges plus loin.

Quelques semaines plus tard, après un match difficile alors qu’il était opposé au receveur des Alouettes Nik Lewis, Pruneau avait été retiré complètement de la formation partante.

« Je suis un gars fier », a dit Pruneau. « Je veux compétitionner. Pour moi, il était inacceptable que je sois cloué au banc. »

Il se souvient du moment où il a appris qu’il serait laissé de côté, la journée d’un match entre le ROUGE et NOIR et les Lions de la Colombie-Britannique le 25 août. Alors que l’entraîneur-chef Rick Campbell et que le coordonnateur défensif Mark Nelson lui apprenait la nouvelle, Pruneau était déjà en train de lutter pour retrouver son rôle de partant.

« À ce moment-là, j’étais vraiment fâché », a-t-il avoué, ajoutant qu’il ne voulait même pas entendre les explications de ses entraîneurs. « Je disais : « Je ne veux pas en parler. C’est votre décision, vous êtes les entraîneurs et je vais respecter votre choix, mais je vais tenter de vous faire changer d’idée. » »

Pruneau n’était pas fâché contre ses entraîneurs. Il était fâché contre lui-même, sentant qu’il venait de subir un embarrassant échec. Son plan était de se démener sur les unités spéciales, comme son temps de jeu avait diminué en défense, une façon pour lui d’améliorer sa couverture dans les zones profondes. Entre temps, Nelson prévoyait envoyer le jeune homme de 27 ans originaire de Montréal comme maraudeur, le poste qu’il occupait lors de ses débuts dans la LCF, lui qui s’était entraîné à cette position pendant tout le camp d’entraînement et lors des deux premières semaines d’activités de sa saison en tant que recrue.

« Au début, je ne sentais pas à ma place », a expliqué Pruneau à propos de son changement de position cet été. Après tout, il n’avait disputé que deux matchs comme maraudeur avant d’être muté chez les secondeurs du club, un groupe avec lequel il évoluait jusqu’en août. Il avait joué comme demi de coin, comme demi défensif et comme secondeur lors de son séjour avec l’Université de Montréal. Il aimait le poste de secondeur du côté large, alors il ne se réjouissait pas de ce changement de position.

« J’ai toujours aimé être proche de l’action », a lancé Pruneau. « Ça me semblait tout simplement plus naturel. C’est pourquoi ça m’a semblé étrange de faire la transition vers le poste de maraudeur. »

« Je disais : « Je ne veux pas en parler. C’est votre décision, vous êtes les entraîneurs et je vais respecter votre choix.»»

Antoine Pruneau

Par contre, Pruneau était prêt, désireux et capable de faire tout en son pouvoir pour retrouver un rôle de partant. De faire tout ce qu’il pouvait pour s’assurer d’aider son club. En plus, de la manière dont est construite la défense du ROUGE et NOIR, avec des joueurs qui changent constamment de positions afin de garder leurs adversaires sur leurs gardes, Pruneau évolue encore à l’occasion à la position de secondeur, une situation qui le réjouit.

« J’aime bien jouer aux deux positions. C’est agréable de pouvoir le faire », a-t-il dit. « Je veux vraiment mettre l’accent là-dessus. Je crois toujours que je peux jouer comme secondeur, et mes entraîneurs aussi, puisque quand un joueur se blesse, ils me demandent de jouer à cette position et les choses se passent bien. »

Pour l’ensemble de la rencontre de dimanche, Jerrell Gavins occupera le poste de secondeur du côté large pour Ottawa, et Pruneau comprend la situation, ne tarissant pas d’éloges pour celui qui l’a remplacé au sein du groupe de secondeurs.

« Nous comptons sur les services de Jerrell Gavins, l’un des meilleurs joueurs avec qui j’ai eu la chance de jouer », a dit Pruneau. « Il peut tout faire sur un terrain de football. »

Donc Gavins sera près de l’action et agira comme secondeur capable de reculer en couverture de passe, alors que Pruneau se tiendra un peu plus loin, à lire et à anticiper le jeu, puis à réagir en conséquence.

C’est une chose à laquelle il s’habitue tranquillement. Et il commence à jouer avec plus d’agressivité, maintenant qu’il est un peu plus à l’aise.

« Quand j’ai commencé à jouer comme maraudeur, je sentais que je n’avais aucun contrôle sur le jeu », a-t-il expliqué, un sourire commençant à s’imprégner sur son visage. « Je sentais que je devais attendre qu’il se dirige vers moi, et je n’aimais vraiment pas ça. Maintenant que je comprends un peu plus le sport et que j’ai une meilleure perspective par rapport à ma position, je sens que je peux avoir plus d’impact. »

« Je sens que je peux réellement faire du bon travail pour notre équipe. »

Ainsi, alors qu’approche le match de la Coupe Grey, Antoine Pruneau sera encore une fois un partant fiable au sein de la formation d’Ottawa en défense. Il n’a peut-être pas oublié le détour qu’il a emprunté l’été dernier, mais celui-ci permet de le rassurer : la détermination et le travail acharné sont ce qui compte le plus.

« J’avais beaucoup d’attentes envers moi-même au début de la saison, et je n’ai pas réussi à y répondre », a-t-il dit, ne se pardonnant probablement pas d’avoir eu besoin d’être laissé de côté pour ramener la flamme dans son jeu. Peu importe, cette saison a été à propos de quelque chose d’autre. Quelque chose qui est né dans le silencieux vestiaire du ROUGE et NOIR, à Winnipeg, il y a un an.

« Ma principale préoccupation était de retourner au match de la Coupe Grey, et d’avoir une autre chance de la soulever », a dit Pruneau.

« C’est tout ce qui compte. »

D’après un texte de Don Landry publié sur le CFL.ca.