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11 septembre 2018

ROUGE et NOIR : Ward a de grandes attentes à sa première saison

OTTAWA – Lors du revers du ROUGE et NOIR d’Ottawa aux mains des Lions de la Colombie-Britannique le weekend dernier, le botteur de précision Lewis Ward n’a sauté sur le terrain pour effectuer un placement qu’avec un peu moins de neuf minutes à jouer au troisième quart.

Ce jeu s’est avéré un jeu truqué; Ward a donc dû attendre jusqu’à la deuxième minute du quatrième quart avant de réussir un premier placement, sur 44 verges. Il a aussi réussi son autre tentative, cette fois sur 33 verges, plus tard au quatrième quart.

Faire preuve de patience et de confiance n’est certainement pas nouveau pour Ward. Sa persévérance et sa confiance en lui aident à expliquer pourquoi le botteur recrue de 26 ans, originaire de Kingston, en Ontario, a réussi ses 29 derniers placements, la quatrième plus longue séquence de l’histoire de la LCF.

« Tu ne sais jamais combien de temps tu devras attendre », a dit Ward. « Tu dois t’assurer d’être prêt mentalement. Tu peux être appelé à sauter sur le terrain à n’importe quel moment. Tu dois toujours te préparer comme si ça allait arriver bientôt. »

Lors de son premier match dans la LCF, Ward a réussi ses trois premiers placements, avant de rater sa quatrième tentative, un botté de 48 verges.

Ward effectue un placement contre les Argonauts de Toronto (Adam Gagnon/LCF.ca)

« J’aimerais avoir une deuxième chance d’essayer ce placement », a dit Ward. « Je me souviens de ce que j’ai ressenti, et des choses que je ne dois plus faire. »

Ward n’a raté aucun placement depuis – il possède d’ailleurs la plus longue série de placements réussis par un joueur de première année. Il a réussi 32 de ses 33 placements cette saison, et neuf de ceux-ci ont été réussis sur des distances de 40 verges ou plus.

Ward a été parfait en cinq tentatives le 20 juillet contre les Lions, puis, la semaine suivante, il a réussi sept placements dans une victoire contre Hamilton. Il a chaque fois réussi un placement de 47 verges.

Ses performances sont peut-être étonnantes aux yeux de certains, mais pas pour Ward.

« Je m’attends à ne jamais manquer un placement », a-t-il dit. « Je suis ici pour une raison. Je suis un professionnel pour une raison. Je ne devrais jamais rater un placement. »

« La série est un résultat de nos succès et des efforts que nous fournissons lors de notre préparation au cours de la semaine. »

Ce qui impressionne le plus l’entraîneur-chef Rick Campbell, c’est son attitude calme et calculée.

« Il fait réellement preuve d’un excellent comportement », a dit Campbell. « Il est un joueur très stable. Nous croyions qu’il pourrait connaître une très bonne saison. »

« Son principal atout est son approche mentale. Peu de choses le dérangent. Nous sommes chanceux de compter sur ses services. »

Alors qu’il évoluait avec les Gee-Gees de l’Université d’Ottawa, Ward s’est établi comme l’un des meilleurs botteurs de U SPORTS. Il n’a pas été sélectionné lors du repêchage de la LCF, en 2017, donc il a choisi de retourner à l’université pour une cinquième année.

Un sentiment aigre-doux a envahi Ward lorsqu’il a été ignoré lors du repêchage de 2017.

« J’étais un peu fâché, au départ », a dit Ward. « Mais je n’aurais pas eu cette année supplémentaire pour me développer, et je n’aurais certainement pas battu des records si je n’avais pas eu cette année supplémentaire. »

Pendant son séjour à l’université, Ward a travaillé comme gardien de sécurité à la Place TD. Certains de ses anciens collègues de travail l’encouragent, aujourd’hui, pendant les matchs du ROUGE et NOIR.

Ward a réussi 32 de ses 33 placements jusqu’à présent en 2018 (Adam Gagnon/LCF.ca)

Pendant sa dernière campagne avec les Gee-Gees, Ward a réussi 24 de ses 29 placements, son plus long sur une distance de 46 verges. Il a mis fin à son parcours universitaire avec 89 placements réussis, établissant au passage un record de la conférence Sports universitaires de l’Ontario. Les 412 points qu’il a marqués lui ont permis de se hisser au premier rang de l’histoire des Gee-Gees à ce chapitre, et au troisième rang de l’histoire de U SPORTS.

Ward a paraphé une entente avec le ROUGE et NOIR en janvier, puis il a battu trois autres botteurs de précision, pendant le camp d’entraînement, afin d’obtenir le rôle de partant cette saison.

« J’ai su que je pourrais évoluer à ce niveau à partir des deux ou trois dernières années de ma carrière universitaire », a dit Ward.

« Je savais que quand j’allais obtenir une opportunité, j’allais accomplir de grandes choses. »

Si Ward réussit son premier placement quand le ROUGE et NOIR (6-5) affrontera la Saskatchewan (7-4) samedi, il égalera la marque de Paul McCallum de 30 placements réussis de suite, la troisième plus longue séquence de l’histoire de la LCF.

Rene Paredes de Calgary détient le record de la LCF avec 39 placements réussis de suite, une marque qu’il a établie entre le 23 septembre 2012 et le 23 août 2013. Paredes a aussi réussi 32 placements de suite entre le 8 juillet et le 5 septembre 2016.

Jusqu’à présent, Ward a réussi 97 % de ses placements. Paredes détient le record de la LCF, alors qu’il avait réussi 94,7 % de ses placements en 2013.

Boris Bede de Montréal possède le record pour le pourcentage de placements réussis par un joueur de première année; il avait réussi 90 % de ses frappes en 2015.

Ward est né en Angleterre puis a déménagé au Canada lorsqu’il était en deuxième secondaire. Il jouait au soccer lorsqu’il était plus jeune.

« Même en jouant au soccer, mon père me répétait souvent que je pouvais placer le ballon où je le voulais sur le terrain », a dit Ward.

À l’extérieur du terrain, Ward ne ressemble en aucun point au joueur de football typique. Sa fiche de joueur soutient qu’il mesure cinq pieds sept pouces – c’est un peu généreux –, et il n’a pas le corps le plus musclé.

Richie Leone, le botteur de dégagement du ROUGE et NOIR et le teneur en situation de placement, soutient que Ward est fort quand ça compte.

« La raison pour laquelle certains joueurs universitaires sont incapables de faire le saut chez les professionnels, c’est le mental », a dit Leone. « Mais Lewis fournit les efforts nécessaires tous les jours. »

« Je crois que nous aurons besoin d’importants bottés de précision dans les prochaines semaines. Je crois qu’il sera à la hauteur des attentes que nous avons envers lui. »

Ward en est aux premières années de sa carrière, mais il parle déjà comme un vétéran lorsqu’on lui demande de raconter son parcours vers la LCF.

« Je dis aux plus jeunes que ce n’est pas parce que ce n’est pas arrivé quand ils voulaient que ça arrive que ça veut dire que ça n’arrivera pas du tout », a-t-il dit. « Il faut faire preuve de patience et continuer à travailler, et, éventuellement, ça va fonctionner. »

En ce qui a trait aux succès qu’il connaît présentement, Ward s’y attendait un peu.

« Je m’attendais à réussir quelque chose comme ça lorsque j’allais obtenir mon opportunité », a-t-il dit. « Je m’attends à sauter sur le terrain et à réussir le plus de bottés de précision possible. »

D’après un article de Jim Morris publié sur le CFL.ca.