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11 octobre 2019

ROUGE et NOIR : La destinée de Will Arndt

OTTAWA – Will Arndt se souvient lorsqu’il s’entraînait au gymnase de sa ville natale de Sandy Hook, Conn., en mai 2016. À l’époque, il était un jeune joueur de 22 ans, diplômé de l’Université Western Connecticut State, qui voulait prolonger sa carrière de quart-arrière.

Au cours d’une de ces séances d’entraînement, il se souvient d’une télévision dans le gymnase qui a attiré son regard. Quelque chose concernant un feu. Il a regardé. Il ne le savait pas à cette époque, mais il se tenait à plus de 4000 km de là.

« Ce qui se passe très loin de nous, on n’y pense moins », dit Arndt.

Il ne savait pas, à ce moment-là, que son rêve de jouer au football professionnel et cette nouvelle à la télé s’entrecroiseraient. Sans cet entrecroisement, le joueur maintenant âgé de 26 ans ne serait pas ici, aujourd’hui, à la veille d’amorcer son premier match en tant que partant derrière le centre pour le ROUGE et NOIR, qui affrontera les Argonauts de Toronto, ce vendredi.

Environ un mois après qu’il ait vu cette nouvelle, Fort McMurray, en Alberta, brûlait toujours. Environ 88 000 personnes avaient été évacuées et plusieurs d’entre elles étaient dans le processus d’un retour à la ville. De grandes parties avaient disparu sous les flammes, des quartiers au grand-complet. Bref, 590 000 hectares en fumés. Ce feu a détruit plus de 3200 édifices et maisons, dans cette région.

C’est le moment où Arndt est arrivé à Fort McMurray, prêt à jouer au football. Il mènera les Monarchs de Fort McMurray, dans la Ligue de football de l’Alberta, vers un championnat, cette année-là.

« Beaucoup de gars avec qui je jouais avaient perdu leurs domiciles. J’ai senti l’impact de cette tragédie, dès que je suis arrivé », dit Arndt.

« Je parlais de ça avec mes coéquipiers et je comprenais de plus en plus ce que les gens vivant à Fort McMurray vivaient. Tous les obstacles qu’ils devaient surmonter. »

« Il est difficile de trouver les mots pour expliquer tout ça. Mais il était bon de pouvoir jouer, cette année-là, alors qu’il était question d’annuler la saison. C’était une situation particulière. »

Arndt a trouvé cette occasion de jouer par l’entremise d’un ancien collègue d’université et ancien coéquipier, qui évoluait dans cette équipe, lors de cettedite année. C’était spécial de pouvoir jouer pour une communauté qui venait de passer à travers ce genre de tragique événement.

« Cette saison-là, nous l’avions dédié à la ville », dit-il.

« Tout au long de la campagne, c’était notre motivation. Nous avons eu une fiche parfaite, lors de mon passage dans l’équipe. J’étais heureux de pouvoir donner quelque chose de positif à cette communauté. Je vais toujours me souvenir de ce moment. Et je suis maintenant heureux d’être à Ottawa. »

Arndt s’est entendu avec Ottawa en septembre 2017, lui qui avait été intégré à la formation d’entraînement. Il était le substitut de Trevor Harris, en 2018 et a été le troisième quart-arrière, cette saison, avec le ROUGE et NOIR, derrière Dominique Davis et Jonathon Jennings. Avec une fiche de 3-11, l’entraîneur-chef Rick Campbell est en train de penser à l’avenir et il veut examiner toutes les options au poste de quart.

Arndt cherchera à donner une première victoire en huit matchs au ROUGE et NOIR, ce vendredi, contre Toronto (Walter Tychnowicz/CFL.ca).

Il sera intéressant de voir ce que le joueur de six pieds, cinq pouces et 215 livres peut faire derrière le centre, lui qui a eu une semaine complète de préparation sur la première unité offensive. Arndt a vu de l’action au cours de quatre matchs, cette saison, complétant 20 de ses 36 passes pour des gains de 185 verges et deux interceptions. Il a aussi couru six fois pour des gains de 31 verges. Il amorcera un match dans la LCF pour la première fois de sa carrière.

« Pour commencer, je veux gagner des matchs de football », dit Arndt.

« C’est vraiment mon objectif. Je me prépare en gardant les choses en perspectives et je veux sauter sur le terrain et jouer du mieux que je peux. Les résultats viendront d’eux-mêmes. »

Aussi facile que ça pourrait en avoir l’air, une victoire ferait beaucoup de bien au ROUGE et NOIR d’Ottawa, qui a subi sept défaites de suite. La dernière victoire ottavienne remonte au 2 août, contre Montréal.

« Nous avons de bons joueurs et de bons entraîneurs qui travaillent fort », dit Arndt.

« J’ai compris, depuis que je joue au football, que la marge entre la victoire et la défaite est plus mince que ce que les gens pensent. »

« Juste une victoire. Reprendre le momentum. Revivre ce que ça fait de gagner. Juste ça, ça ferait du bien à tout le monde. Et ensuite, nous pourrons essayer d’aller chercher un autre gain. La victoire, c’est une culture, ça se bâtit. »

En vue de ce match, Arndt aura l’appui de ses coéquipiers, mais aussi d’un certain Paul LaPolice des Bombers. Les deux ont des liens avec West Connecticut.

D’après un article de Chris O’Leary, paru sur CFL.ca