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26 mars 2020

Baltimore est reconnaissant de la chance qu’il a de jouer au football

OTTAWA – À l’âge de 12 ans, Sherrod Baltimore a subi un vol à main armée. Il a eu de la chance de rester en vie.

« Je réfléchis à ça. Pas que j’y pense chaque jour, mais je suis reconnaissant », a dit Baltimore au OttawaREDBLACKS.com. «Chaque jour, je remercie le ciel. »

« Chaque jour je me réveille et lorsque je m’apprête à accomplir quelque chose, par exemple, me rendre au stade (pour m’entraîner ou pour jouer), je suis reconnaissant. »

Le demi défensif du ROUGE et NOIR a passé trois saisons au nord de la frontière, à la suite d’un séjour rempli de succès à l’université. Il est une des pierres angulaires de la tertiaire ottavienne, mais ce ne fut pas une route facile pour lui.

Le DD du ROUGE et NOIR d’Ottawa Sherrod Baltimore est sur les lignes de côté, pendant un match contre les Argonauts de Toronto (Johany Jutras/CFL.ca).

Baltimore vient du comté de Prince George, dans le Maryland, mais il a souvent déménagé pendant son enfance. Il a commencé à jouer au football et au basketball à l’âge de six ans. Baltimore a commencé à jouer avec les Roadrunners d’Oxon Hill, là où il était au poste de joueur de ligne offensive, avant de devenir demi offensif. Par la suite, son entraîneur de l’époque lui a demandé d’être le quart-arrière. Et il aura été derrière le centre pour la majeure partie de son secondaire.

Peter Quaweay, l’un des entraîneurs de Baltimore au secondaire, lui a ensuite demandé de changer de position encore une fois, lui assignant le poste de demi défensif, lors de sa dernière année. Quaweay, un ancien demi défensif à Michigan State, en plus d’avoir été un entraîneur des demis défensifs dans la NCAA, savait que Baltimore aurait la chance d’accéder à la NCAA à ce poste. Et c’est ce qui est arrivé à Baltimore, lui qui a été membre de l’équipe de l’Université du Maine.

Au cours de sa carrière avec les Black Bears, Baltimore a participé à 43 matchs, réussissant 79 plaqués défensifs, trois interceptions, 14 passes rabattues et un échappé recouvré.

À la suite de son « pro day », Baltimore n’a pas été repêché. Il a ensuite décidé de passer une année dans le personnel de soutien du Maine, tout en se préparant pour l’année suivante. Il espérait bien sûr être repêché cette fois-là.

« Je m’entraînais énormément », a dit Baltimore. « Je m’entraînais tous les jours, tant sur le terrain qu’en salle d’entraînement. »

Lorsque les recruteurs de la NFL et de la LCF venaient le voir, Baltimore leur demandait toujours s’ils recherchaient des demis défensifs. Un jour, Jean-Marc Edmé, le directeur du personnel des joueurs du ROUGE et NOIR d’Ottawa était au Maine pour le recrutement et Baltimore a pu lui parler.

« Je lui ai demandé ce qu’il faisait au Maine », a dit Baltimore. « Il m’a demandé si je connaissais le Canada. Je lui ai dit que oui : Drake, Toronto… Je ne savais pas grand-chose de ce pays… »

« Il a commencé à me raconter l’histoire des chutes Niagara et il m’a parlé de la diversité qui régnait au Canada. Nous n’avons même pas parlé de football tout de suite. »

Baltimore a ensuite envoyé ses vidéos à Edmé et, lorsque ce dernier les a regardés avec le directeur général Marcel Desjardins, le demi défensif a reçu une invitation. Il a par la suite passé à travers le camp d’entraînement pour se tailler une place sur la formation partante du ROUGE et NOIR.

En 2017, Baltimore a eu sa chance et il a impressionné l’état-major du ROUGE et NOIR, cumulant 47 plaqués défensifs en 13 rencontres, lui qui a été nommé la recrue par excellence de son équipe.

Le premier match de Baltimore dans la LCF a été un moment d’émotion pour lui (OttawaREDBLACKS.com).

Son premier match dans la Ligue canadienne de football (LCF) est survenu contre les Argonauts de Toronto. Il a tout de suite donné le ton, réussissant cinq plaqués défensifs durant la partie. Malgré sa bonne performance, cette rencontre symbolisait autre chose pour Baltimore.

« Avant le match, j’étais émotif… Et même encore aujourd’hui. C’est parce que d’où je viens, seulement les plus forts réussissent », a-t-il dit. « Tu dois être fort pour rester en vie passer 21 ans. Alors de jouer au football professionnel, c’est spécial pour moi. »

« Je sais que plusieurs de mes amis et des membres de ma famille me prennent en exemple. Alors je me sentais bien (avant mon premier match), tout en étant un peu émotif. »

« Mais lorsque le premier jeu est passé, j’étais dans le match. C’était le temps d’appliquer tout ce que je faisais de bon en entraînement afin de démontrer que j’étais à ma place. »

À sa deuxième saison dans la LCF, Baltimore a réalisé deux interceptions, tout en cumulant 15 plaqués défensifs en 13 matchs. Il a aussi participé à son premier match de la Coupe Grey en 2018 contre Bo Levi Mitchell et les Stampeders de Calgary.

« En entrant dans le stade, j’ai posé mes yeux sur les estrades et j’ai constaté que tout ça était vrai », a dit Baltimore, avec de l’émotion dans la voix. « Je suis parti de rien pour me retrouver à la Coupe Grey… »

Il a terminé la soirée avec quatre plaqués défensifs et une interception. Toutefois, le ROUGE et NOIR n’a pas pu mettre la main sur le précieux trophée. Il explique qu’il se réveille encore en pleine nuit pour penser à cette rencontre de la 106e Coupe Grey.

L’athlète de 27 ans est bien connu dans la communauté d’Ottawa, lui qui aime participer aux événements sportifs de la ville. Que ce soit le Panda Bowl entre l’Université d’Ottawa et Carleton ou les parties des 67’s d’Ottawa. Il a aussi très hâte de voir jouer l’Atletico d’Ottawa cette saison.

Lui qui amorcera sa quatrième campagne professionnelle en 2020, il tentera d’aider le ROUGE et NOIR à transformer sa désastreuse saison de 3-15 en 2019 en quelque chose de plus positif. Sur le terrain, il voudra être nommé sur les équipes d’étoiles, en plus d’aller chercher la Coupe Grey en 2020.

« Chaque jour je me réveille et lorsque je m’apprête à accomplir quelque chose, par exemple, me rendre au stade, je suis reconnaissant. »

– Sherrod Baltimore

Son oncle lui a toujours dit qu’un jour il jouerait au football professionnel à la télévision. Alors qu’il a eu de la difficulté à se rendre là où il est aujourd’hui, Baltimore continue de travailler fort pour y rester.

« C’est la vraie vie. À l’époque, 1 % des gens de ma classe pouvait réussir quelque chose dans la vie et je ne comprenais pas cette réalité », a-t-il dit. « Ma réussite est très importante pour moi. Il y a eu beaucoup de mépris, mais beaucoup d’amour. Des hauts et des bas. »

« Il faut travailler fort tous les jours, sans jamais prendre de journée de congé. Tu dois être en mesure de te lever tous les matins afin d’être à l’université à 6 h pour t’entraîner, pour ensuite te rendre en classe de 8 h à 13 h et revenir en salle d’entraînement et retourner étudier. Tu ne reviens pas à la maison avant 19 h. Tu veux être un pro? Bienvenue dans la vie d’un pro. »

« C’est ça, la vie professionnelle. Tu n’es pas seulement à la télévision tous les dimanches. Tu dois être capable de faire tout ce qui est autour de ce moment. C’est ce que je veux dire par 1 %. Et je fais partie de ce 1 %. »

D’après des articles parus sur le OttawaREDBLACKS.com